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Le récit est généralement défini comme transformation d'un état en un autre, transformation dont l'élément déclenchant est unI événement/I. Or les études narratologiques ont, avec constance, fait comme si cet « atome » narratif était inanalysable. L'objet de ce livre est d'interroger cet impensé, ŕ travers l'exemple du roman. Marc Courtieu s'attache d'abord ŕ spécifier la place centrale de l'événement dans le grand roman du XIXe sičcle, puis montre que la révolution opérée notamment par Flaubert et Melville se joue, aussi, sur la contestation d'une telle évidence. A travers différentes études, d'ordre général (sur le naturalisme, le roman d'aventures, le roman américain) ou plus monographique (Joyce, V. Woolf, H. Broch, Musil, N. Sarraute, jusqu'au cas si singulier des « fictions » de Beckett), l'auteur détaille alors la façon dont, autour de cette figure de l'Iévénement/I, les codes de l'écriture romanesque ont bougé au cours du XXe sičcle, ouvrant la voie ŕ de nouvelles recherches, qui conduisent ŕ concevoir l'événement d'une façon radicalement différente : peut-ętre n'existe-t-il que du fait męme d'ętre raconté. Plus précisément : ne serait-ce pas dans la relation dialectique qu'ils entretiennent l'un avec l'autre que le récit et l'événement se créent l'un l'autre, l'un par l'autre?